13 octobre 2025

Il s’agit de reprendre le contrôle. Bien entendu moins alarmes, mais surtout recevoir les bonnes au bon endroit. Car chaque alarme importante doit être entendue.

Bianca van der Veen, Conseillère en technologie médicale, Hôpital Jeroen Bosch Ziekenhuis (JBZ), ‘s-Hertogenbosch, Pays-Bas

Dans le service pédiatrique et l’unité de néonatologie de l’Hôpital Jeroen Bosch (JBZ), une succession ininterrompue de signaux sonores et de notifications retentissait depuis des années — des alertes critiques aux messages non urgents. Chaque bip exigeait de l’attention. «La fatigue liée aux alarmes s’installe insidieusement», explique Sanne Scheepens, coordinatrice de l’unité de néonatologie. «Ce n’est qu’après un incident que le sujet devient vraiment abordable. Mais entre-temps, ces sons ont un impact énorme sur notre travail et sur le rétablissement des enfants.»

Les conséquences de cette fatigue étaient évidentes : les infirmières se sentaient constamment interrompues, les parents étaient stressés par le bruit continu, et les enfants bénéficiaient de moins de repos.

Peu à peu, la conviction s’est imposée : il fallait changer. Seules les alarmes cliniquement pertinentes méritent de l’attention.

Une approche réfléchie

Le JBZ a choisi un système d’alarme médicale de CLB, dans lequel le Medical Device Data Gateway (MDDG) d’itemedical joue un rôle central. Cette technologie relie les dispositifs médicaux aux smartphones du personnel infirmier. Grâce à un filtrage intelligent et à un léger délai, seules les notifications pertinentes sont transmises — garantissant la sécurité tout en restaurant le calme.

«Notre objectif était clair», explique Bianca van der Veen, conseillère. «Nous voulions créer de la sérénité dans le service, sans compromettre la sécurité des patients. En travaillant avec les données — fréquences d’alarme, types de notifications et niveaux de priorité — nous avons pu faire des choix ciblés dans la configuration du système».

Du projet pilote au déploiement

L’unité de néonatologie a servi de terrain d’expérimentation. Le nouveau système y a été introduit en premier, accompagné d’un processus intensif de tests, d’ajustements et d’évaluations. «Nous avons réellement observé ce qui fonctionnait ou non, et comment les collègues et les parents réagissaient», raconte Sanne.

Les résultats ont été positifs: la pression des alarmes a diminué, l’ambiance s’est apaisée et les infirmières ont pu se concentrer davantage sur les soins. Ce succès a conduit à un déploiement plus large : d’abord au service de pédiatrie, puis au service de pneumologie, à chaque fois avec des ajustements basés sur les données et les retours de terrain.

Les soignants peuvent à la nouveau être pleinement présents auprès de leurs patients, sans interruptions constantes dues aux bips.

Les données comme boussole

Le MDDG joue un rôle clé. Il connecte, de manière indépendante des marques, tous les équipements médicaux au chevet des patients et collecte les paramètres vitaux, les données d’alarme, les réglages et les notifications techniques. Grâce à des tableaux de bord opérationnels, chaque service obtient une vue claire de sa situation, adaptée à ses besoins. Chaque équipe peut ainsi identifier précisément où se trouvent les plus grands leviers d’amélioration. Bianca souligne: «Pour moi, en tant que conseillère, c’est extrêmement précieux. Nous pouvons analyser très finement où se situe le ‘bruit’ dans le système, quelles alarmes se déclenchent trop souvent et comment optimiser les réglages. Sans ces données, nous travaillerions davantage sur des intuitions. Aujourd’hui, nos décisions sont fondées et sécurisées».

Le changement se ressent autant sur le plan technique qu’humain. Sanne observe que les soignants se sentent moins oppressés: « Ils peuvent rester auprès du patient sans devoir se déplacer sans cesse pour désactiver une alarme dans une autre chambre. Cela réduit les déplacements inutiles et apporte davantage de satisfaction et de sérénité au travail.»

Du calme pour l’enfant et ses parents

Les parents perçoivent eux aussi la différence. Un environnement moins stimulant leur inspire confiance : leur enfant se rétablit dans une atmosphère paisible et sûre. «On remarque que plus de calme dans la chambre mène aussi à des échanges plus sereins avec les parents», ajoute Sanne. «Ils se sentent mieux écoutés, car nous sommes moins distraits».

L’amélioration continue grâce aux données

Le système favorise une culture d’amélioration continue. Avec les données disponibles, l’équipe initie de nouveaux projets pour rendre l’environnement de travail encore plus agréable et réduire les stimuli, tant pour les infirmières que pour les patients. «Un effet secondaire inattendu, mais très positif», conclut Sanne.

La collaboration comme facteur de succès

Le succès du projet repose sur une collaboration étroite entre les équipes de soins, la technique et les partenaires externes. La mise en œuvre s’est faite progressivement, avec une grande flexibilité pour ajuster en cours de route. «C’est vraiment un processus multidisciplinaire», insiste Bianca. «Il faut la connaissance pratique des infirmières pour comprendre ce qui fonctionne réellement, et l’expertise technique pour configurer le tout de manière sûre et efficace».

Une source d’inspiration pour d’autres hôpitaux

Sanne et Bianca en sont convaincues : d’autres hôpitaux peuvent bénéficier de cette approche. Pour les équipes de soins, elle signifie moins de fatigue liée aux alarmes et plus de concentration sur le patient. Pour les services de biomédical, d’ICT ou de physique clinique, elle montre comment une approche fondée sur les données contribue directement à des soins plus sûrs et plus efficaces.

Conseils pratiques issus du terrain

«Commencez par mesurer», conseille Bianca. «Sans données, on ne sait pas où agir. Et impliquez dès le départ les personnes qui travaillent avec les alarmes — ce sont elles qui connaissent les véritables points de tension». Sanne ajoute: «Osez analyser vos propres processus. Quand on voit les bénéfices d’un système ne retenant que les alarmes vraiment importantes, on ne veut plus revenir en arrière».

En conclusion

Pour Sanne et Bianca, c’est clair: technologie, données et collaboration créent ensemble un environnement de soins plus calme, plus sûr et plus humain. D’un service bruyant à une chambre paisible où le personnel reprend la main. Une transformation qui commence par l’écoute — des équipes et des données.

«Il s’agit de reprendre le contrôle. Mieux vaut moins d’alarmes, mais les bonnes, au bon endroit. Car chaque alarme importante doit être entendue».

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