5 décembre 2025

Chaque charge que l’on retire des épaules des soignants est une victoire.

Yasmin Hendriks, ancienne stagiaire

Son stage de fin d’études chez itemedical n’a pas suivi un chemin tout tracé. Plutôt une route sinueuse, jalonnée de détours et d’imprévus. Mais Yasmin Hendriks n’a jamais lâché prise. Avec persévérance, résilience et une réelle sensibilité pour le terrain, elle a transformé son stage en une expérience riche, tant sur le plan personnel que professionnel.
« Parce que tout ne s’est pas déroulé parfaitement, j’ai appris encore davantage: planification, adaptation entre hôpitaux, gestion de la pression du temps… et bien sûr, la réalité du terrain », raconte-t-elle.

Du plan A au plan C

Son parcours l’a menée de l’Alrijne au centre médical Erasmus MC, pour finalement atterrir à l’UMC Groningen, où elle a pu mener à bien son étude. Cet hôpital universitaire utilise depuis 2022 le MDDG comme système de gestion des alarmes. Yasmin s’est penchée sur son impact au sein de deux services : le service de néonatologie (NICU) et le service de pneumologie D3VA.

En toute fin de stage, elle réalise encore quelques entretiens avec les équipes soignantes. « Plusieurs infirmières m’ont confié qu’avant la mise en place du système, la fréquence des alarmes était relativement élevée », explique-t-elle. L’une d’elles racontait même entendre encore des alarmes après son service — un phénomène rare mais révélateur des journées particulièrement chargées. La combinaison d’une forte pression sonore et d’un changement d’environnement, d’une salle ouverte à des chambres individuelles, influençait clairement leur expérience de travail.

Ce que les données ont révélé

Les analyses ont donné raison aux ressentis.

  • Diminution de 76,8 % du nombre d’alarmes sur D3VA
  • Réduction de 93 % au NICU
  • Durée moyenne des alarmes réduite de 8,6 secondes (30 %) sur D3VA
  • Baisse marquée des alarmes longues (>180 sec) : de 1,29 à 0,46 par jour sur D3VA

Yasmin: « Nous avons également observé un changement dans la forme et la répartition des alarmes. Cela ouvre des pistes pour affiner encore davantage le système »

Donner du sens aux chiffres

Au-delà des données, Yasmin voulait comprendre l’expérience humaine derrière la gestion des alarmes.
« Voir et entendre ce que vivent réellement les soignants était extrêmement précieux. La charge qu’ils portent est immense, et le MDDG contribue déjà à la réduire. Leurs récits donnent une véritable profondeur aux chiffres. »

Les soignants expliquent pouvoir réagir plus vite et plus efficacement : les notifications sont désormais pertinentes et accompagnées de contexte, ce qui apporte calme et visibilité.
Malgré quelques points d’amélioration — comme certains doublons d’alarme — l’appréciation du système reste largement positive.
« Ils se sentent mieux soutenus dans leur travail », souligne Yasmin.

Des conseils concrets pour l’UMCG

De son étude, Yasmin tire trois recommandations pour les équipes de Groningen :

  1. Mesurer régulièrement la fatigue des alarmes en utilisant, par exemple, un questionnaire validé, et en reliant ces données à la satisfaction du personnel.
  2. Partager et discuter les données d’alarmes avec les équipes. Cela renforce l’adhésion et rend l’impact des actions plus visible.
  3. Impliquer activement les infirmirmières et infirmiers dans l’évaluation et l’évolution du système : ajustement des seuils d’alarme, réduction des doublons (moniteur et téléphone), optimisation de la chaîne d’escalade…

Ou, comme le résume Yasmin : « Chaque part de charge que l’on peut enlever de leurs épaules est bénéfique — et essentielle. »

Apprendre du terrain

Ses visites en néonatologie et les échanges avec les soignants l’ont profondément marquée. « Ça m’a touchée. Cela montre combien la technologie doit être un soutien, jamais une finalité. Chaque seconde de silence gagnée, c’est plus de temps pour l’attention humaine. »

Ce que Yasmin en retient

Fière de son rapport final, elle mesure aussi son propre cheminement :
« J’ai compris à quel point de nombreux facteurs influencent les projets dans un hôpital. Mais aussi combien il est crucial d’impliquer les soignants, d’écouter, de refléter. C’est ce qui fait la différence dans une implémentation réussie. »

Cette expérience a confirmé sa volonté de poursuivre un master en Health Economics, Policy & Law à l’Université Erasmus de Rotterdam — pour contribuer à de meilleures politiques et accélérer l’arrivée d’innovations comme le MDDG au cœur des soins.

Et après?

Grâce à son expérience passée au Ghana, où elle a travaillé dans une école pour enfants sourds, Yasmin sait combien les soins de base peuvent être précieux.

« Ce qui nous paraît évident ne l’est pas ailleurs. Accéder à des soins de qualité reste un luxe. Si je peux, un jour, contribuer à améliorer cela quelque part dans le monde, ce serait formidable. »

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